Exposition
Au cœur des décennies 1980–1990, Philippe Thomas choisit d’investir le champ de l’art pour expérimenter une fiction du faire dont l’enjeu est double : réviser le statut et l’identité de l’auteur·e en interrogeant la dimension discursive de l’œuvre d’art. Nourrie de la lecture de textes émanant du champ des sciences humaines et sociales, comme de références artistiques, littéraires ou cinématographiques, la démarche de Philippe Thomas s’appuie sur une pratique de la citation qui envahit tant l’œuvre que ses marges. Dans le Hall Faulkner de la BU Centrale, la galerie art & essai reconstitue la bibliothèque de Philippe Thomas à partir des collections de la bibliothèque universitaire. Organisée autour d’une œuvre emblématique de Philippe Thomas, cette bibliothèque incomplète compose un cabinet de lectures à réactiver pour une histoire de l’art [qui] cherche des personnages.
Artiste français né en 1951, Philippe Thomas décède en 1995 des suites du SIDA. En 1977, il choisit le monde de l’art comme terrain de jeu pour produire une œuvre qui organise la disparition de son nom en tant qu’auteur. Après avoir participé à la fondation du collectif Information Fiction Publicité avec Jean-François Brun et Dominique Pasqualini (1983-1985), il imagine le projet du Fictionnalisme, qui jette les bases de son protocole de travail en collaboration. Désormais, chacun de ses projets sera signé par un·e collectionneur·euse qui, par cette transaction financière, accepte d’en assumer la responsabilité auctoriale. Dès 1987, Philippe Thomas met en œuvre ce principe via son agence les ready-made appartiennent à tout le monde®, qui comptera une soixantaine de signataires, avant sa fermeture en 1993-1994.
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