Exposition
Depuis le début de sa carrière, Daniel Gustav Cramer (1975, Allemagne) partage sa pratique entre photographie, vidéo, sculpture et écriture de courts textes, conduisant autant à des expositions qu’à la publication de livres. Avec le paysage comme point de départ (une mer à l’eau turquoise, une forêt de sapins, un lac de montagne), les œuvres de cet artiste prennent la forme de micro-récits dont le sens se révèle progressivement à travers la succession des images.
Particulièrement représentative de sa démarche, la série « Tales », initiée en 2000, rassemble des séquences de photographies organisées en diptyques, triptyques ou en groupes d’images plus conséquents. À chaque fois, un paysage ordinaire est photographié de loin, avec généralement un élément discret qui ponctue la scène. D’une image à l’autre, cet élément se déplace ou se modifie, constituant ainsi le nœud d’une histoire : un chien au bord d’une route qui regarde les passants, un rayon de soleil qui scintille à la surface d’un sol enneigé, une barque qui file sur l’eau jusqu’à disparaître du cadre… Il s’agit pour l’artiste de représenter l’homme dans son environnement, de montrer comment les lieux et les personnes qui les habitent et les traversent se façonnent réciproquement. Même en l’absence de figure humaine, le spectateur est invité à y déceler des traces d’activité, à imaginer ce qui s’y passe, à s’y projeter.
Dans ses photographies comme dans les textes et objets (sculptures, éditions, etc.) que l’artiste expose parfois avec ses images, il privilégie la représentation de moments en suspension, saisis juste avant que quelque chose n’advienne. Il fait durer l’attente, quitte à interrompre la narration, laissant ainsi en suspens les personnes photographiées autant que le spectateur qui les regarde. Le temps semble avoir ralenti dans ses images, rien ne semble s’y passer vraiment. Rien de spectaculaire dans tous les cas. De cette économie de moyens naît pourtant une profusion d’histoires, présentées de manière fragmentée dans l’espace d’exposition tout en se faisant écho les unes aux autres.
L’exposition à Passerelle est la première présentation aussi large de la série « Tales », jusqu’à présent uniquement montrée de manière extensive à la galerie Vera Cortês à Lisbonne en 2014.
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