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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2024
Retour de flamme ⎹ 10 ans des Chantiers-Résidence
- Exposition
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- 06.07.24 → 03.08.24 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Réda Boussella, Corentin Canesson, Johanna Cartier, Maxence Chevreau, Clémence Estève, François Feutrie, Anita Gauran, Fanny Gicquel, Elen Hallégouet, Céline Le Guillou, Germain Marguillard, Laure Mathieu, Guillaume Pellay, Françis Raynaud, Alisson Schmitt, Emma Seferian, Caroline Thiery, Stéfan Tulépo
Passerelle Centre d’art contemporain et Documents d’artistes Bretagne fêtent les 10 ans du programme de résidence Les Chantiers. À cette occasion et en partenariat avec l’École européenne supérieure d’art de Bretagne – site de Quimper, l’exposition Retour de flamme regroupe les oeuvres des dix-huit artistes ayant participé, entre 2013 et 2023, à ce dispositif de soutien aux artistes émergent·es vivants sur le territoire breton. Une salle dédiée à la documentation met en valeur les textes des critiques invité·es et les portraits filmés des artistes en résidence.
Retour sur ces artistes qui, à la sortie de leurs études, ont bénéficié d’un accompagnement privilégié, d’un regard critique personnalisé pour mener à un bien projet original.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2024
Condenser l’Infini
- Exposition
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- 21.06.24 → 14.09.24 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Michele Ciacciofera
Michele Ciacciofera (1969, Italie) propose à Passerelle une expérience qui peut sembler énigmatique, celle de « Condenser l’Infini ». Depuis sa Sardaigne natale, aux Alpes puis en Bretagne et en Ecosse, il a observé les formes sculpturales archaïques à la base des civilisations humaines tels que les stèles et les menhirs. À travers son voyage européen, il met en balance la fin inévitable de toutes et tous et le potentiel infini de notre culture visuelle au-delà de l’univers fantasmé de nos ancêtres.
« Condenser l’Infini » est une tentative d’écriture d’une histoire commune, une histoire des formes que nos cerveaux connaissent plus ou moins à des degrés différents.Le corpus d’œuvres présentées dans le patio de Passerelle est appelé « Menhirs » par l’artiste. Fasciné par l’art mégalithique, Ciacciofera travaille à partir de matériaux fragiles et modestes, essentiellement des rebuts d’atelier dont du carton et du papier, à l’opposé de l’éternité de la pierre. En cela, cette série rappelle l’œuvre des artistes de l’Arte povera, un mouvement artistique italien né à la fin des années 1960, se caractérisant par l’utilisation de matériaux pauvres et bruts, souvent naturels et récupérés, reflétant une volonté de renouer avec une simplicité et une authenticité originelles tout autant qu’un rejet de la surconsommation. Cet héritage n’est jamais revendiqué ou verbalisé mais il semble essentiel de considérer une partie des productions de Ciacciofera à travers le prisme d’un « nouvel art pauvre ». Recyclage et usage de matériaux naturels sont devenus pour l’artiste tout autant une nécessité esthétique que politique et militante. Ses sculptures regorgent de détails poétiques comme des petites céramiques ou des éléments organiques peints, reprenant tantôt le style des idoles cycladiques, tantôt des formes végétales ou de champignons. Elles sont peintes de couleurs parfois vives, fonctionnant comme des autels dédiés à l’art. Elles sont à la fois socles et sculptures autonomes, joyeuses et rassurantes, savantes et primitives.
La deuxième série centrale de l’exposition est celle des Pathosformeln, des gouaches sur carton inspirées de la théorie de l’historien de l’art Aby Warburg (1966-1929). Ce dernier a forgé ce terme pour désigner des configurations formelles récurrentes qui expriment des émotions fondamentales. Ces formules ne se limitent pas à de simples représentations, mais constituent des fragments d’une mémoire collective, des échos de rituels ancestraux et de mythes fondateurs. Les Pathosformeln constituent un outil précieux pour décrypter le sens des images et comprendre les émotions qu’elles transmettent. En poursuivant les recherches de Warburg, Ciacciofera reproduit des détails de peintures iconiques de la peinture gothique et de la Renaissance «à la manière de close-up» et vient effacer des parties dont tous les visages. Étrangement, les compositions ne sont pas désincarnées pour autant, ni dénuées de sentiments, et les personnages affichent une forte présence tels des fantômes attendant dans un entre-deux de réalité. Des roches, des cailloux, des gemmes et des fossiles flottent dans les peintures entre un exercice de magie et la manifestation d’une physique quantique déréglée.
La possibilité de «condenser l’infini» pour Ciacciofera réside dans la recherche d’une synthèse active de l’histoire humaine allant de l’art préhistorique à aujourd’hui.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2024
7:77
- Exposition
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- 21.06.24 → 14.09.24 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Han Bing
Han Bing (1986, Chine) présente « 7:77 » à Passerelle Centre d’art contemporain sa première exposition personnelle institutionnelle en Europe. Diplômée du CAFA de Beijing – l’Académie centrale des beaux-arts de Chine – et de Parsons School of Design de New York, Han Bing a étudié des références et des influences très diverses qui lui ont permis de développer une sensibilité multiculturelle et une vision du monde enrichie.
La peinture de Han Bing est intimement liée à la profusion des images disponibles dans l’espace public. L’artiste capture tantôt mentalement des éléments d’affiches, tantôt elle photographie une publicité à l’aide de son téléphone. Elle picore çà et là des images que nous ne voyons plus à force d’y être confrontés en permanence. De retour dans son atelier, elle assemble ses découvertes de manière très libre sur la toile. Sa démarche fait écho à celles des nouveaux réalistes des années 1960 dont les bretons Jacques Villeglé et Raymond Hains. Villeglé s’est approprié les affiches lacérées et décollées des murs de la ville, les transformant en œuvres d’art vibrantes et poétiques. Il dévoilait, à l’instar de Han Bing aujourd’hui, les strates de l’environnement urbain, qui portent les traces du temps et de l’intervention humaine. Han Bing évoque volontiers la « poésie anonyme » de ses peintures. Les ensembles qu’elle constitue émergent « de manière inattendue » et dans une grande spontanéité. Elle préfère d’ailleurs utiliser le terme de « faire grandir » au verbe « construire » lorsqu’elle parle de sa manière d’arranger la toile et compare la peinture à une matière organique et vivante.
Une partie de l’exposition est dédiée aux œuvres sur papier. Han Bing utilise des articles de journaux comme matière première. Elle les choisit pour leur qualité esthétique et vient masquer certaines parties des photographies illustratives de l’article. En effaçant les informations, l’artiste semble questionner la place que l’on donne aujourd’hui à la vérité et à l’objectivité, et rappeler que le monde est entré dans l’ère des fake news et des deepfakes – des trucages vidéo ou audio ultraréalistes créés par des intelligences artificielles.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2024
Bonne arrivée chérie coco
- Exposition
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- 21.06.24 → 14.09.24 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Amélie Caritey
Diplômée de l’École européenne d’art de Bretagne – site de Rennes, Amélie Caritey (1998, Côte d’Ivoire) a pris part au programme Les Chantiers-Résidence porté par Passerelle et Documents d’Artistes Bretagne. Peu avant sa résidence au centre d’art, elle a passé deux mois en Côte d’Ivoire, pays qu’elle a quitté à l’âge de trois ans. Ce second voyage vers sa terre natale, le premier ayant eu lieu en 2019, lui a permis de ramener quantité de photographies, comme autant de témoignages du pays de ses origines. Consciente d’être en marge, tout en se sentant pourtant liée à l’histoire de cette nation, l’exposition « Bonne arrivée chérie coco » rend compte poétiquement du regard de l’artiste sur un pays qu’elle ne connaît encore que très peu. De ce fait, l’exposition offre un aperçu des prémices d’une double-culture en train de se construire, ainsi que de la quête d’une identité binationale.
Se définissant comme « afropéenne », née d’un parent européen et d’un autre africain mais ayant été élevée dans un environnement culturel européen, Amélie Caritey raconte son voyage comme « la recherche d’un chez-soi ». Ses photographies représentent fréquemment des espaces d’habitations, ou d’entre-deux, tels que des portes, des portails et des fenêtres. Ces éléments expriment une ambivalence, à l’image de ce que ressent l’artiste sur place : invitations à entrer dans l’intimité des foyers ou peut-être obstacles.
L’architecture, les motifs et les couleurs l’ont donc particulièrement captivé et foisonnent dans l’exposition. Issue d’une formation de design, Amélie Caritey a contemplé avec grande attention ce qui constitue l’environnement des villes et villages visités aux quatre coins du pays, compilant ses observations en un répertoire visuel dans lequel elle puise son inspiration. Les motifs de moucharabieh, ces cloisons ajourées permettant une ventilation naturelle ou forcée, sont devenus un leitmotiv dans ses recherches. Leurs formes se transforment et se mélangent à celles de la poterie ivoirienne dans les vases produits par l’artiste pour l’exposition. En réinterprétant également les formes de cet artisanat traditionnel ivoirien, Amélie Caritey revendique son appartenance au pays et exprime sa volonté de s’inscrire dans cet héritage culturel.
Le titre de l’exposition, « Bonne arrivée chérie coco », reprend les paroles prononcées par une femme rencontrée sur un marché à Abidjan lors du premier voyage de l’artiste. Elles deviennent ainsi le symbole du début d’une nouvelle histoire : Amélie Caritey est alors la bienvenue dans ce pays qu’elle ne connaissait jusque-là qu’au travers des récits familiaux.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2024
Sweet Dreams
- Exposition
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- 30.05.24 → 26.08.24 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Philemona Williamson
« Sweet Dreams » [Doux Rêves] est la première monographie institutionnelle de Philemona Williamson en Europe. Williamson, née en 1951 à New York, a enseigné dans des écoles d’art aux Etats-Unis et a marqué de nombreux artistes des jeunes générations. Venant d’une famille afro-américaine modeste, elle étudie dans les années 1970 au Bennington College puis à la New York University et résiste aux chants des sirènes du minimalisme et de l’abstraction très en vogue à l’époque. Elle a exposé dans de nombreuses institutions aux Etats-Unis et a obtenu le prix Joan Mitchell en 1997.
Ses œuvres ont toutes une histoire, souvent personnelle, parfois anecdotique. Williamson dépeint une Amérique tantôt pleine d’espoir, tantôt cruelle à travers la vie quotidienne et intime d’adolescents, d’enfants et de jeunes gens. Elle cherche à transcrire ce moment délicat et si éphémère du passage dans la vie d’adulte, ce moment où les jeux d’enfants deviennent déphasés, désuets ou gênants. Ses peintures figuratives sont colorées et chaudes, elles attirent l’œil qui tente de comprendre la narration dans les détails. Souvent des marqueurs de l’enfance symboliques tels que des poupées ou des jeux sont représentés, bien mis en évidence dans le foisonnement des mouvements et des formes. Les corps sont noirs et blancs et évoquent une Amérique métissée. La beauté des œuvres de Williamson réside dans l’universalisme de ses compositions, dans ses couleurs presque rêvées et les infinités d’interprétations possibles – chacun pourra y projeter ses joies, ses plaisirs ou ses angoisses.
Le titre « Sweet Dreams » est emprunté à une peinture délicieuse présentée dans l’exposition : deux adolescentes semblent rêver d’une profusion de cupcakes – ces gâteaux typiquement américains dont l’esthétique prime presque sur le goût. Le titre rappelle la chanson éponyme du groupe Eurythmics dans laquelle « Everybody’s looking for something » [Tout le monde est à la recherche de quelque chose]. Williamson, elle, cherche à représenter l’histoire parfois rude de la jeunesse qui bascule dans le monde des adultes.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2024
Transformât
- Exposition
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- 30.05.24 → 26.08.24 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Marc Didou
Marc Didou (1963, né à Brest, vit et travaille à Lesneven‑FR et Rossiglione‑IT) est rentré à l’école des beaux-arts de Brest pour peindre et dessiner mais dès sa sortie, il a renoué avec le métal qu’il manipulait depuis l’enfance dans l’atelier de son père, ferronnier. Retrouver la matière, le tangible, ‟cette matière indocile”, qui a besoin de l’air et du feu, du marteau, pour prendre forme, comme un retour à l’origine. Un choix conforté par la rencontre avec le sculpteur américain Mark di Suvero (1933, né à Shanghai) à Brest puis à New-York qui l’a ouvert à l’espace public et au monumental. Enfin, il y a l’Italie où il a vécu et continue d’y montrer son travail, avant de vivre et de travailler à nouveau à Lesneven.
Ce retour à l’origine, dans tous les sens du terme, est aussi un retour à la nature, celle qui nous entoure mais aussi celle des Atomistes de l’Antiquité grecque – un courant philosophique et physicien affirmant que la matière est discontinue et composée d’éléments insécables – dont il retient la poésie et cette ‟vision de l’invisible”. Rien ne se perd, tout se transforme et ce qui arrive était déjà là, comme la larve et la chrysalide dans le papillon.
De l’abstraction aux formes naturelles, entre réel et illusion, la création commence par une mise à plat et une déconstruction des éléments. Elle naît du rebut industriel, du fragment et du dispositif mis en place, le principe de l’organique avec la série des « Plasma », le maillon de la chaine, le miroir et les « Anamorphoses » ; un tuyau de pipeline ouvert et retourné est rendu à l’arbre. Par la découpe, l’assemblage et la soudure, le sculpteur rejoue les cycles de la vie dans une matière qui résiste.
Les titres à la fois poétiques et descriptifs de l’exposition ont été choisis par l’artiste. Un verbe, Transformât, à l’imparfait du subjonctif sert d’énoncé pour le plaisir de la narration et l’idée d’un passé et d’une action toujours en cours. Les bas-reliefs de la série Ouvrefer résultent du geste de couper en deux le métal et du hasard des formes, qu’il s’agira d’agencer. Reversus et Ana-morphé approchent le réel et son double enfoui, l’apparition de la forme et du point de vue, métaphores de la pensée en acte de l’artiste.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2024
Alia Farid, “Elsewhere”
- Exposition
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- 16.02.24 → 18.05.24 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
Elsewhere [Ailleurs] est une nouvelle série et la première exposition institutionnelle personnelle d’Alia Farid (1985, Koweït) en France. Travaillant essentiellement avec le film, la sculpture et le textile, Alia Farid re-dévoile des histoires marginalisées ou méconnues dans les pays dits occidentaux. Dans ses œuvres, les communautés, les pratiques locales et les traditions sont reconsidérées et retrouvent une nouvelle puissance symbolique et politique.
Seize tapis tissés et brodés à la main sont installés dans l’espace du rez-de-chaussée de Passerelle. S’inspirant de photographies, d’archives et d’entretiens avec la population locale, ceux-ci décrivent des paysages urbains – bâtiments, devantures de magasins et publicités – qui évoquent la présence de la diaspora palestinienne sur l’île de Porto Rico (Etats-Unis). Des représentations de pharmacies et de restaurants, détenus et gérés par des Palestiniens, côtoient des images de mosquées aux couleurs vives et d’un menu détaillant la « cuisine arabe ».
Fruit d’une étroite collaboration entre l’artiste et les artisans de la ville de Samawa, dans le sud-est de l’Irak, les tapis ont été fabriqués en combinant le tissage à plat et une manière de coudre typique de cette région. L’architecture, l’écriture arabe et espagnole, et les motifs traditionnels se multiplient, illustrant la manière dont les migrations d’une région du Sud à une autre fait émerger de nouvelles significations et formes tout autant que des représentations partagées de résistance et de solidarité. Suspendue en plusieurs rangées parallèles, l’installation crée des vues panoramiques et une superposition de l’histoire vécue et de la routine quotidienne.
Elsewhere est une archive matérielle en évolution croissante qui retrace la façon dont les styles, les symboles, les rituels et d’autres dispositifs sociaux se rassemblent à travers les continents. Il s’agit du premier chapitre d’un projet de recherche en cours, initialement conçu en 2013, qui cartographie les migrations arabes et sud-asiatiques vers l’Amérique latine et les Caraïbes. D’autres sites d’investigation incluent d’autres pays dont Trinidad, Cuba et le Mexique. Dans ce processus cumulatif et répété, Elsewhere marque un carrefour inédit d’une carte complexe qui, souvent, nous échappe.
En contrepoint à cette nouvelle installation, les films Chibayish de 2022 et de 2023 sont également présentés, évoquant l’impact des industries du pétrole notamment sur le tissu social et écologique du Sud de l’Irak et du Koweït. Dans Chibayish, Alia Farid suit de jeunes habitants des marais qui présentent leur pays d’origine et ses communautés. Le résultat est un portrait époustouflant d’un paysage naturel façonné autant par des modes de vie intimes et communautaires que par la guerre, l’extraction des ressources et l’industrialisation.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2024
Ondine Bertin, “MojennLab”
- Exposition
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- 16.02.24 → 18.05.24 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
« Passerelle est ravi d’annoncer une collaboration pionnière avec MojennLab, une startup bretonne avant-gardiste spécialisée dans la création de légendes anciennes et modernes et l’optimisation de l’offre touristique. Cette alliance inédite entre le centre d’art et l’originalité créative starteupante marque un tournant passionnant dans le monde de l’art contemporain. MojennLab, reconnue pour sa capacité à transcender les limites de l’imagination, s’est associée à Passerelle pour donner vie à une exposition qui redéfinit les normes de la créativité. En combinant l’histoire et la narration, l’équipe de MojennLab fait naître des expériences uniques et inoubliables. MojennLab offre, notamment aux collectivités, des packages de mythes imaginés sur mesure pour chaque territoire : dragons, ovnis, zombies mangeurs de cervelles ou encore réincarnations de Jeanne d’Arc ou de Charles Martel.
Le directeur de Passerelle, Loïc Le Gall, exprime son enthousiasme quant à cette collaboration exceptionnelle : « Passerelle a toujours été dévoué à la célébration de l’art sous toutes ses formes. En s’associant à MojennLab, nous avons l’opportunité de repousser les limites de notre engagement envers l’innovation artistique et entreprenariat et de présenter à notre public une expérience artistique incroyable. » Le cofondateur de MojennLab, Guildern Le Guenec’h, se réjouit de cette visibilité : « Avoir la chance de montrer ce dont nous sommes capables dans un centre d’art tel que La Passerelle montre bien l’ambition originale et internationale de MojennLab. Nous sommes là pour écrire le tourisme de demain et je suis sûr que l’art peut, en quelque sorte, nous être utile ». »
Diplômée de l’Ecole européenne supérieure d’art de Bretagne – site de Brest et lauréate 2023-2024 du programme Les Chantiers Résidence, Ondine Bertin (1995) propose une aventure inédite à Passerelle en inventant une entreprise fictive spécialisée dans la création de légendes pour des territoires qui n’en ont pas. Son univers est caustique, se moque doucement du monde de l’entreprise et de ses codes, depuis les teambuildings, parfois absurdes, à la novlangue franglaise et spécifique des nouveaux métiers, et examine la notion d’utilité du travail, de bien-être et d’accomplissement.
Son entreprise MojennLab, mot valise comprenant Mojenn, légende en breton, et Lab pour laboratoire est suffisamment étrange et aboutie pour être presque crédible dans ses missions de consulting touristique. Si le discours est parfaitement plausible, les images, elles, trahissent un recours à une intelligence artificielle perfectible – que l’artiste revendique –, qui crée souvent des glitchs (une légère défaillance numérique qui est inattendue) horribles tels que des visages déformés.
En imaginant un cadre qui pourrait être réel, elle interroge la place de la vérité et de l’information dans notre monde actuel où la fake news est devenue reine et n’est presque plus distinguable de la news. Comment l’histoire se constitue ? Comment est-elle parfois falsifiée ? sont autant de questions graves qu’Ondine Bertin développe dans son exposition sous couvert de son humour tantôt noir, tantôt premier degré.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2024
Atelier Magma, Pour des lieux de productions artistiques
- Exposition
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- 16.02.24 → 18.05.24 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Atelier Téméraire, Pauline Balverde, Elouen Bernard, Marion Bonjour, Boutefeu, Solène Chartier, Maël Cosotti, Naomi Daviaud, Steven Dreux, Margaux Germain, GuiMel, Jade Herbert, Mélanie Hilaire, Alice Khau, Millemains, Natacha Richter, Caroline Thiery
Passerelle invite l’Atelier Magma pour une exposition collective inédite. L’Atelier Magma est une association créée en 2023 par et pour un groupe d’artistes, de designeuses et de designers de Brest et du Finistère. L’objectif est de fédérer des artistes du territoire afin de trouver et de gérer un espace de travail collaboratif. Et pour cause, les moments de partage, de rencontre et de réflexion nourrissent la création et favorisent la transversalité des pratiques. La nécessité était évidente : il faillait se regrouper pour exister et créer.
Ce groupe n’a donc pas de cohérence ou de pratique artistique commune. Les personnes qui le constituent se connaissent pour part d’une expérience en cours à l’ancien Cercle naval de Brest – la mise à disposition gracieuse par Brest métropole en 2021 d’ateliers à des artistes installé·e·s sur le territoire répondant à un appel à projet – et d’autre part de leur émergence des écoles d’art de Bretagne, notamment de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne – site de Brest. Les membres de l’Atelier Magma n’ont jamais exposé ensemble et, pour certain·e·s, cette occasion est une première opportunité de montrer leurs œuvres dans le cadre d’un centre d’art contemporain.
L’exposition rassemble 17 artistes ou entités membres de Magma. Malgré la grande hétérogénéité des corpus des œuvres, une thématique s’est doucement dégagée : les notions de la trace et de la mémoire. « Que reste-t-il d’une collaboration entre des artistes et des habitant·e·s d’un lieu ? Quels moments de vie sont à conserver et sous quelles formes ? Quelle réalité doit-on sauvegarder ou modifier ? » sont tant de questions qui s’imposent en visitant l’exposition. Au-delà des indices et des propositions apportés par bon nombre d’entre elles et eux, une interrogation majeure émerge petit à petit en filigrane : quelle est la place de l’artiste dans notre société actuelle si polarisée ?